SEPA : des millions d’entreprises ne sont pas prêtes

Bien que le SEPA soit une obligation légale, “55% des entreprises en Europe risquent de ne pas respecter l’échéance du 1er février 2014 pour le passage à la norme de paiement européenne SEPA (single euro payment area)”. C’est le constat alarmant dressé par Pwc, dans son étude (1) intitulée « SEPA Readiness Thermometer » publiée au mois de février. 

Si l’ensemble des systèmes de paiement des entreprises, institutions, associations… au 1er février 2014 ne sont pas prêts, les traitements peuvent connaître des erreurs et retards paiement avec des conséquences importantes sur le fonctionnement des entreprises et donc sur l’économie européenne.

Plusieurs mois, sont nécessaires pour une entreprise pour d’adapter aux normes SEPA. De l’interfaçage à la norme XML Iso 20022, en passant à la mise en place de SDD, SCT, la gestion des mandats, la mise à jour des données ou encore l’actualisation des conditions de vente et contrats… les travaux sont nombreux et la complexité réside dans la refonte de l’ensemble des processus.

Exemple d'interaction du projet SEPA

Exemple d’interaction du projet SEPA – Source Pwc

Et une mauvaise préparation ou une non exécution par les clients et/ou des fournisseurs aura des conséquences majeures sur l’exécution des paiements alors que les trésoreries des sociétés connaissent déjà des difficultés.

Combien de dirigeants savent que le projet SEPA aura des incidences sur les départements RH, Juridiques, Ventes, Achats, marketing mais aussi sur la communication et leur image ? Réponse : moins de 30 % selon l’étude.

Les risques en cas de mauvaise préparation SEPA - sources Pwc

Les risques en cas de mauvaise préparation SEPA – sources Pwc

Autre point, le secteur des services de paiement sera confronté à régler les différents problèmes et les SII et autres prestataires n’auront ni le temps ni les moyens humains d’intervenir rapidement.

Quel sera alors le coût total des dysfonctionnements (retards de traitement et encaissement, frais de réparation, découvers, retraitement, préjudices… ).

Pour l’instant ni les Institutions européennes ou les banques centrales n’avancent de chiffres. Mais probablement, plusieurs milliards d’euros si cela se produit.

La date du 1er février est actée par le Parlement européen et la Commission et reste immuable.

Quelles sont les raisons du retard ?

C’est donc dans un contexte économique difficile que les entreprises doivent relever ce défi mais aussi saisir les opportunités offertes par ce changement.

Mais l’enjeu est mal perçu comme le montre l’étude Pwc “la grande majorité des entreprises se focalise principalement sur la mise en conformité au SEPA, et néglige les opportunités associées sur l’optimisation des processus et la réduction des coûts, et met potentiellement en risque la continuité de son business” souligne les consultants de PWC. Seuls 13% des sondés ont déjà finalisé leur mise en place du SEPA.

Les raisons du retard tiennent : aux coûts des transformations, aux manques de structures d’aides et de conseils, au retard de la communication nationale – Le conseil national SEPA a annoncé qu’il allait mettre en place un plan de communication seulement en juin 2012 !- et à l’interrogation des chefs d’entreprises comme celle de certaines organisations Bancaires.

Or, les changements provoqués pour le SEPA sont stimulants pour installer de nouvelles pratiques, accroitre les performances, définir de nouvelles stratégies et solutions créatives. A condition d’être informé des bénéfices.

 

(1) L’étude conduite par PwC en janvier 2013, analyse les réponses de 293 entreprises présentes dans 22 pays sur la maturité de leurs organisations face à la mise en œuvre de cette transition au SEPA.

Rédigé par : Patrice REMEUR