25 conseils pour moins polluer et économiser près de 2 milliards d’euros grâce aux TIC

L’utilisation des TIC permet de réduire considérablement les coûts, augmente la productivité et limite les émissions en dioxyde de carbone. A tel point que près de 2 milliards d’euros d’économies pourraient être générées au niveau mondial.

16,5 % de gaz à effet de serres d’ici 2020, soit 9,1 gigatonnes d’émission de dioxyde de carbone pourraient être évitées, selon Boston Consulting Group dans un second rapport intitulé SMARTer2020 qui vient de paraître.

 

L'étude démontre que plusieurs milliards d'économie pourraient être réalisées par une utilisation plus intensive des TIC
L’étude démontre que plusieurs milliards d’économies pourraient être réalisées par une utilisation plus intensive des TIC. L’information et la sensibilisation des individus et la mise en place de politiques incitatives ou pénalisants les déchets sont également des facteurs qui permettent d’augmenter les économies et limiter les pollutions.

Six secteurs de l’économie (énergie, transports, industrie de fabrication, services, agriculture et dans le bâtiment) sont particulièrement concernés. 7 pays développés et en développement sont étudiés : le Brésil, le Canada, la Chine, l’Allemagne, l’Inde, le Royaume-Uni et aux États-Unis.

Le document confirme les estimations de la Banque mondiale émises dans le rapport Stern, qui montre que les coûts économiques liés aux conséquences du réchauffement climatique pourraient atteindre de 5% à 10% du PIB mondial si aucune action n’est entreprise.

Quelles sont les pistes d’actions ?

D’un point vue macro, l’adoption et l’émergence rapide d’appareils connectés, tablettes et smartphones permettent de diminuer les émissions car moins énergivores que les appareils de bureaux. La normalisation et le perfectionnement des appareils notamment en consommation énergétique offrent également des gains conséquents. La virtualisation des serveurs et le cloud computing permettent davantage de services et des performances accrues avec moins d’infrastructures c’est-à-dire moins de ressources. Par ailleurs, la crise a pour effet de limiter l’acquisition et la détention d’appareils.

Mais alors quelles sont les marges de manœuvre pour les entreprises ?

Le rapport propose 32 pistes d’actions regroupées autour de 4 leviers.

1-La numérisation et la dématérialisation évitant ainsi la création d’un produit et l’utilisation de matières premières.

2-La collecte des données et la communication facilitant l’analyse en temps réel des données et donc une meilleure prise de décision permettant d’éviter des erreurs et donc correction et reproduction qui sont des sources inutiles d’utilisation de ressources.

3-L’intégration des systèmes qui favorise une meilleure utilisation des ressources.

4-Enfin l’optimisation des processus et l’amélioration fonctionnelle. L’amélioration de l’efficacité grâce à la simulation, l’automatisation, le remaniement-reconception ou le contrôle, permettent des économies.

Voici quelques unes des solutions proposées.

Pour la numérisation et la dématérialisation

Utiliser des outils collaboratifs tels que la vidéoconférence pour remplacer une réunion physique avec une personne. Ce qui impliquera des déplacements mais également des frais d’hôtels et de restaurations.

Favoriser le télétravail des employés pour éviter les déplacements et d’utiliser inutilement de l’espace, du chauffage, et de l’électricité au sein des entreprises.

Réduire la consommation de papier et d’impression en utilisant des scanners, les outils de gestion documentaires et les messageries électroniques.

L’achat et la vente de produits ou de services sur Internet permettent aux secteurs marchands mais aussi aux autres secteurs d’être plus efficaces dans la rationalisation logistique, la gestion des entrepôts et leurs performances commerciales.

L’élimination de tous supports physiques par leur numérisation permet d’éviter le transport, réduire le stockage mais aussi d’une manière générale les besoins comme l’appel à des matières.

La collecte des données et la communication

Mettre en place des solutions de gestion des consommations et de l’électricité pour obtenir un réglage fin, identifier et chasser les consommations superflues.

Suivre le prix des consommations de manière continu et jouer sur les différentes tarifications pour, par exemple, gérer son électricité permet d’ajuster les pics des demandes en énergies mais aussi de réduire les demandes à certains moments plus faible dans la journée.

L’adoption d’un mode d’éco-conduite avec la mise en place d’alertes et d’outils technologiques d’aide permettent d’améliorer l’efficacité globale de la voiture, le confort du conducteur, le transport routier en évitant par exemple les trafics encombrés ou des conditions de circulations dangereuses en cas de mauvaises conditions climatiques. Ces technologies permettent également de fournir le mode de transport le plus adapté pour se rendre d’un point à un autre.

L’utilisation des TIC peut permettre de prendre plus facilement et rapidement des décisions liées aux prévisions météo notamment dans la gestion de l’eau en cas de sécheresse dans les secteurs agricoles ou les industries.

Mettre en place des outils de gestion de l’infrastructure de l’eau pour rassembler des informations sur les comportements et ainsi agir pour améliorer l’efficacité, la production ou distribution d’eau.

Installer des caméras et des capteurs pour par exemple identifier rapidement des problèmes, des vols ou accidents sources de consommations de biens et de temps.

Manager la connaissance avec une capitalisation et un partage via un intranet ou des réseaux sociaux permet de réduire le temps de réalisation et de limiter les ressources.

L’intégration des systèmes qui favorisent une meilleure utilisation des ressources.

L’intégration des TIC dans le réseau de gestion des énergies renouvelables peut rendre plus efficace la production d’électricité comme améliorer les performances des énergies. 

La virtualisation permet de gérer finement la production décentralisée d’installations comme les éoliennes, les groupes électrogènes ou encore la capacité des processeurs.

Favoriser l’utilisation de véhicules électriques ou à biocarburants grâce à une intégration des TIC.

Mieux gérer les flux routiers et surveiller à distance les flottes, c’est à dire économiser des kilomètres, limiter les risques d’accidents ou les entretiens, gagner du temps et de la productivité avec des outils TIC intégrés dans les flottes et les outils de données. 

Les TIC peuvent optimiser l’entretien des véhicules, le suivi et leur diagnostic notamment à distance, assister le pilotage, la vitesse et la consommation et ainsi préserver des accidents, les ressources, les rejets et économiser de l’argent.

Dans la gestion des bâtiments commerciaux ou résidentiels, les TIC peuvent permettre des réglages fins des besoins et anticiper des habitudes de consommations. Par exemple, l’identification d’une personne lors de son arrivée dans son bureau peut permettre d’allumer le chauffage lors de son arrivée et d’anticiper l’extinction de celui-ci une heure avant son départ habituel ou encore améliorer d’un point vue global la reconfiguration des bâtiments grâce à ces données recueillies.

La mise en place de systèmes de commande par ordinateur installés dans des bâtiments qui contrôlent et surveillent la ventilation, l’éclairage, les systèmes électriques ou de sécurité amènent un pilotage précis des consommations.

L’optimisation des processus et l’amélioration fonctionnelle

L’utilisation de différentes techniques en vue d’optimiser les moyens électriques est préconisée. Par exemple, ces outils permettent aux stations d’alimentations électrique de stocker l’excès d’électricité durant les périodes de faible demande pour la libérer lorsque la demande augmente.

En vue de minimiser les emballages donc le stockage, le transport et les déchets, les TIC, peuvent permettre de  réduire la quantité totale de matériaux nécessaires à la fabrication. De la même manière, les logiciels de construction peuvent parfaire la conception initiale d’un immeuble et le rendre plus économe en énergie

La mise en place d’un système de contrôle automatique pour réduire l’énergie lorsqu’un fort consommateur est détecté permet de substantielles économies. 

L’utilisation d’outils comme le GPS ou logiciels de cartographie, dans les activités agricoles améliorent l’efficacité et réduisent la consommation d’énergie grâce à la précision, la diminution de rotations, l’optimisation des terres et la communication avec d’autres technologies.

Au final, l’étude conclue que potentiel de technologies de l’information dans la lutte contre les émissions mondiales de carbone a été sous-estimé. Le potentiel de réduction des TIC est sept fois la taille de l’empreinte carbone du secteur des TIC. 

Si ce rapport démontre la pertinence de développer un usage des TIC, il est néanmoins nécessaire d’agir sur les individus. Des actions d’informations, de sensibilisation et de formations avec la mise en place de prime d’encouragement d’accélérer la dynamique de productivité, d’économies et de diminution de CO2 peuvent être mise en place en parallèle du déploiement de solutions technologiques.

Enfin, au niveau des Etats comme le recommande l’OCDE dans son dernier rapport « Science, technologie et industrie : Perspectives de l’OCDE 2012 », des incitations fiscales favoriseront l’innovation, la mise en place de politique de soutien permettront de d’augmenter la demande et diminuer les coûts des outils ainsi élargir l’accès. De la même manière l’accélération de l’ouverture de l’information scientifique comme l’amélioration des infrastructures en Très haut débit permettront d’atteindre ces objectifs de compétitivité et de lutte contre les pollutions.

Patrice REMEUR

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http://gesi.org/SMARTer2020 .

 

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