La part de marché de la monnaie électronique en France reste proche de zéro

Alors que le 15 janvier dernier, le Sénat adoptait en deuxième lecture sans modification, le texte relatif à la transposition de la Directive monnaie électronique, la Banque de France publiait le lendemain sa cartographie des moyens scripturaux 2012 (données 2011) montrant l’urgence d’agir en la matière.

« L’utilisation de la monnaie électronique peine à s’installer dans les habitudes des Français » constate l’étude.

Malgré une progression de + 13 % et une croissance moyenne de 66 % par an depuis 2000, le nombre de transactions reste très faible, et s’élève à 46,5 millions de paiements en 2011 soit 0,0003 % des parts de marchés.

La valeur de la monnaie électronique représente 101,256 millions d’euros et augmente, en 2011, de près de 10 millions d’euros, soit + 11,10 %.

L’étude note qu’elle « reste réservée à des paiements de très faibles montants avec une moyenne de 2,17 euros par paiement ».

C’est également moins d’une transaction (0,7) par an par habitant. Au niveau européen plus de deux transactions sont réalisées par habitant.

La France compte pour 0,27 % de la valeur des paiements en monnaie électronique au sein de l’Union européenne. Lorsque l’on sait que 95 % des paiements électroniques au niveau européen se font au Luxembourg (également le siège de PayPal), le retour de la France dans la course risque de prendre du temps.

La part de marché de la monnaie électronique est très faible

La part de marché de la monnaie électronique reste très faible

Alors pour quelles raisons le paiement électronique ne décolle pour l’instant pas en France alors que chaque semaine, pléthore d’innovations sont annoncées ?

 

Quatre principaux facteurs expliquent la situation :

– Le retard pris dans la transposition sur la monnaie électronique, censurée pour cause de cavalier législatif par le Conseil Constitutionnel, qui aurait due être transposée avant la fin 2011.

– La méfiance des français concernant la sécurité relative à la monnaie électronique.

– La gratuité des chèques facilite son utilisation élevée en France avec près de 3 milliards de chèques, soit 45,6 transactions par an et par habitant. Ce qui représente en 2011, 64,16 % du nombre de chèques émis dans l’Union européenne et 81,5 % dans la zone euro !

– Les habitudes à utiliser les cartes bancaires. D’ailleurs, l’utilisation de ces dernières progressent plus rapidement (+ 7,4 % en 2011) que les autres moyens de paiement. Son usage n’a cessé de croître avec une progression moyenne de plus de 8 % par an depuis 2000 pour atteindre 7,65 milliards  de transactions en 2011.

Le changement dans les moyens de paiement reste long et difficile à mettre en place.

Pour preuve :  En 2011 seulement 16,2 % des opérations de virement sont émises au format SEPA alors qu’au 1er février 2014 il n’existera plus de frontières pour les virements.

Patrice REMEUR