Les regtechs sont sur un marché de plusieurs milliards d’euros

Le marché de la réglementation bancaire représentent plusieurs milliards d’euros. Il s’agit d’un enjeu juridique, de réputation mais aussi de réaliser des économies. Les RegTechs commencent à pousser pour accompagner les banques submergées par les nouvelles évolutions. Extrait de l’article « La conformité est-elle une opportunité ou une contrainte ? » publié dans Point Banque numéro 113. REPRODUCTION INTERDITE. PUBLIE AVEC L’AUTORISATION DE POINT BANQUE.

Alors que les banques reposent sur des infrastructures technologiques vieillissantes, de nouveaux acteurs misent sur de solutions innovantes pour optimiser les systèmes, les données et améliorer la conformité des banques avec un coût inégalé. Ce sont les RegTech. Ces startups se positionnent sur les besoins de renouvellement des infrastructures des banques et sur la complexité de la réglementation.

Les regtechs évitent de gros pépins !

Les regtechs évitent de gros pépins !

Le marché est important. Outre le positionnement sur les économies générées, selon Deloitte, les banques européennes auraient investi entre 55 milliards d’euros 2014 pour les TIC. 62 milliards d’euros pourraient être dépensés dans les technologies d’ici 2018 selon Celent. Bien qu’en France le marché soit en retard, le régulateur anglais Financial Conduct Authority voit dans les Reg Tech un enjeu conséquent.
De manière générale, ces nouveaux acteurs se positionnent sur l’analyse et l’extraction de données avec des outils de big data complétés par une intelligence artificielle. Ils proposent une surveillance en temps réel des transactions pour identifier immédiatement les risques et la conformité à la réglementation. Ils fournissent des outils de connaissance du client ainsi qu’une veille sur les évolutions réglementaires.

La technologie passe à la conformité

Ainsi, une entreprise comme Reged installée en Caroline de Nord, offre des solutions technologiques de mise en conformité. Elle propose une
plateforme de gestion de la conformité pour automatiser les règles et une plateforme de formations pour accompagner les salariés à la réglementation et répondre aux exigences de formation continue.

Pour abaisser les coûts tout en augmentant les performances, Reged propose également des services d’externalisation de la conformité pour gérer les opérations, contrats… selon la législation en vigueur. Elle dispose également d’une plate – forme pour gérer les changements de réglementation et les procédures et toutes obligations réglementaires.

Visualiser la conformité en temps réel

Orientée sur les données, la société Suade, implantée à Londres, travaille sur la cohérence et la qualité des données et vise à rendre interopérables les données bancaires.

Leur ambition est de permettre de visualiser les données plus facilement et d’identifier en temps réel les failles ou les anomalies. Suade propose aux établissements d’être ainsi opérationnels rapidement plutôt que de refondre l’ensemble des systèmes d’informations.

Comment les robots corrèlent-ils les informations ?

Fortia, créé en 2012, qui a intégré l’accélérateur d’innovation de L’Atelier BNP Paribas, met à disposition des solutions basées sur l’intelligence artificielle. L’offre de Fortia se compose d’une plate-forme de gestion de la conformité, du contrôle interne, du contrôle des risques et de reporting pour les établissements.

Installée en Suisse et créée en 2013, Ky3c fournit des solutions d’extraction et d’analyse de données pour la gestion des risques. L’entreprise propose également la compilation de milliers d’articles, informations ou renseignements sur des personnes.

Anticiper la réglementation avec des logiciels

La société ComplyGlobal, implantée à New York, offre quant à elle une plate-forme pour gérer la conformité et l’anticiper, et ce à l’échelle mondiale. La solution procure une vision instantanée de l’état de la conformité et des données importantes, des calendriers prévisionnels et tâches à réaliser en fonction des réglementations et entités, cartographies des risques, ressources documentaires, suivi des étapes, mise à jour et alertes… Autant de fonctionnalitésqui permettent de limiter les risques.

La blockchain comme nouvelle plateforme

Enfin, il est difficile de ne pas parler de la blockchain. Commonaccord.org est une plate-forme open source qui s’appuie sur la blockchain. Elle propose à la communauté de codifier les documents à l’aide de modèles de données juridiques et d’outils open source.

L’ambition est de créer des règles et contrats juridiques en P2P et de pouvoir s’intégrer dans les ECM (Enterprise content management) ou ERM (Entreprise risk management). Avec un modèle de cadre juridique et une codification juridique mais aussi une intégration dans la blockchain, les documents, contrats, informations… ont une valeur probante. L’objectif est de créer un centre de droit décentralisé. Avec la mise en place de ce dispositif, la vitesse de contractualisation est améliorée, la relation est transparente, les risques juridiques et les coûts ainsi diminués.

Patrice REMEUR